Psychologie positive : LA LETTRE DE GRATITUDE

Psychologie positive : LA LETTRE DE GRATITUDE

La psychologie positive fait de son objet d’étude le bonheur

Le fonctionnement pathologique de l’être humain est depuis longtemps un champ d’étude de la psychologie, aussi des chercheurs se sont-ils posés la question suivante: Comment être véritablement heureux ?

Martin Seligman a par exemple fondé la psychologie positive, soit « l’étude des conditions et processus qui contribuent à l’épanouissement ou au fonctionnement optimal des individus, des groupes et des institutions » (Seligman & Csikszentmihalyi, 2000, p. 5).

Plus que d’offrir les clefs du bonheur, la psychologie cognitive propose de magnifier ses ressources afin d’atteindre un fonctionnement optimal.

A travers différentes techniques, cette discipline permet ainsi de favoriser les émotions positives qui accroissent le  bien-être, la motivation et autre engagement.

L’une de ces techniques est la lettre de gratitude.

Comment ça fonctionne ?

La lettre de gratitude consiste à écrire une lettre dans laquelle on exprime toute sa reconnaissance envers une personne que l’on choisit. Cette lettre est axée sur ce que cette personne a fait pour nous, ce qu’elle a changé dans notre vie. Le contenu ne devrait pas porter sur un gain matériel mais sur un contenu significatif pour soi. Ensuite, l’important est de l’envoyer à la personne en question, ou de lui rendre visite pour lui lire cette lettre.

Dans une étude scientifique (Toepfer, Cichy & Peters, 2011), les participants devaient écrire trois lettres de gratitude, à raison d’une lettre par semaine pendant 3 semaines à destination d’une personne différente à chaque fois. Les rédacteurs ont présenté un plus haut niveau de bonheur à la fin du protocole, mais aussi un plus haut niveau de satisfaction de vie.

Le protocole de recherche de l’étude Toepfer, Cichy & Peters, 2011

Dans cette étude, 219 adultes ont été recrutés au hasard dans 3 campus d’une Université du Midwest aux Etats-Unis. L’échantillon comprenait 31 hommes et 188 femmes, qui étaient âgés de 18 à 65 ans, la moyenne d’âge étant de 25,7 ans. Les participants ont été informés que leurs lettres seraient envoyées au destinataire. Afin de contrôler les possibles retours positifs des personnes destinataires des lettres (qui sont susceptibles d’avoir une influence sur l’auteur de la lettre), ces dernières n’étaient envoyées au destinataire qu’à la fin du protocole de recherche. Les auteurs peuvent donc effectivement attribuer l’augmentation du bonheur et de la satisfaction de vie uniquement au fait d’avoir écrit une lettre de gratitude.

Les participants à cette étude remplissaient des mesures de bonheur et de satisfaction de vie avant le début de l’expérimentation, 1 semaine plus tard, 2 semaines plus tard, 3 semaines plus tard et enfin 4 semaines plus tard. Les auteurs ont par ailleurs pu montrer que l’augmentation du bonheur et de la satisfaction de vie n’avait lieu qu’à la fin des 4 semaines et qu’aucun changement significatif en termes de bonheur ou de satisfaction n’apparaissait en semaine 2 et 3, cela signifie donc qu’il est important d’effectuer cette manipulation pendant au moins 3 semaines, pour y trouver les effets bénéfiques.

Pourquoi ça fonctionne ?

Vous trouvez cet exercice trop simple pour être véritablement efficace ? Vous doutez encore de ses bienfaits ? D’un point de vue strictement émotionnel, la gratitude augmente l’expérience des événements positifs, elle prolonge un plaisir, de sorte que les individus reconnaissants font mieux face aux événements difficiles. En effet, cela leur permettrait de se concentrer davantage sur les conséquences positives durant un événement particulièrement négatif. Elle améliore in fine la qualité du soutien social, car les personnes qui remercient les autres sont perçues comme plus sympathiques.

Mais ses effets vont bien au-delà du fait de ressentir plus d’émotions positives, car ces dernières génèrent de nombreux changements cognitifs. D’abord, la gratitude permet d’étendre le champ de l’attention, là où les émotions négatives rétrécissent le champ attentionnel. Sous le coup d’émotions négatives, vous vous retrouvez souvent à prendre une décision très rapide, en octroyant une partie de l’information que vous ne percevez pas à cause d’un biais lié aux émotions négatives. En revanche, les émotions positives vont favoriser l’ouverture et la réceptivité de l’information, ce qui aura pour conséquence une augmentation de la flexibilité cognitive, de la créativité et des stratégies de résolution de problèmes.

Cela signifie donc que la gratitude est un véhicule du changement, qui a un impact, à la fois sur le domaine affectif et cognitif.
Paragraphe

Référence : Toepfer, S. M., Cichy, K., & Peters, P. (2012). Letters of gratitude: Further evidence for author benefits. Journal of Happiness Studies, 13(1), 187-201.

COMMENT DEFINIR LES SOFTSKILLS ?

COMMENT DEFINIR LES SOFTSKILLS ?

Les soft skills sont à la mode, mais vous vous demandez:  quels sont les principaux ? Qui est concerné ? A quoi servent ils ? Comment les acquérir ?

Un état des lieux sur les soft skills

Ce terme, de plus en plus utilisé, renvoie à toutes les compétences qui ne sont pas directement liées à une tâche spécifique, mais plutôt aux relations interpersonnelles. Certains les nomment les compétences transversales. On les oppose très souvent aux « Hard skills » qui sont des compétences techniques spécifiques à chaque métier.

On peut trouver beaucoup de définitions dans la littérature, certaines distinguent celles qui sont orientées vers soi (intrapersonnelles) de celles qui sont orientées vers les autres (interpersonnelles). Les premières se réfèrent à la mesure dans laquelle un individu doit se comprendre et se développer par lui-même tandis que les deuxièmes s’intéressent davantage à la manière dont l’individu peut se développer au contact des autres.

D’autres chercheurs, comme Engelberg en 2015, évoquent les compétences personnelles par opposition aux compétences sociales. D’après cette définition, on peut donc dans un premier temps distinguer deux grands types de soft skills. Les compétences personnelles renvoient principalement à des compétences cognitives, comme la connaissance ou les capacités de réflexion, tandis que les compétences sociales sont la communication, la capacité d’écoute, de négociation, la création de réseau, la résolution de problème, la prise de décision ou encore l’assertivité.

D’autres scientifiques considèrent également certaines valeurs morales comme des soft skills: la tempérance, la justice, la prudence et le courage (Ciappei, 2015).

Enfin, l’intelligence émotionnelle est aujourd’hui une soft skill; c’est la capacité à percevoir, à exprimer et à contrôler ses émotions.

Une ressource à cultiver pour les entreprises

Le prix Nobel d’économie en 2000, James Heckman, a pu identifier un lien entre les soft skills et la réussite personnelle et professionnelle des individus (Cinque, 2015). Elles apparaissent donc comme cruciales puisque 85% de cette réussite serait dûe aux compétences humaines et comportementales et 15% aux compétences techniques, selon une étude menée par l’Université Harvard, la fondation Carnegie ainsi que le centre de recherche de Stanford.

Dès l’école, les étudiants devraient donc pouvoir bénéficier d’un apprentissage des compétences comportementales, au même titre que des compétences techniques. Il est possible d’apprendre ces soft skills via le coaching, le mentoring et bien d’autres méthodes… Par ailleurs, une étude a pu montrer que lorsqu’il s’agit de développement personnel, l’approche en ligne ou par application est plus efficace que la formation en présentiel (Sitzmann, Kraiger, Stewart & Wisher, 2006). Il s’avère que c’est principalement parce que chacun a la possibilité d’avancer à son propre rythme et que les formations peuvent être réalisées partout, à n’importe quel moment.

Les 5 compétences clés à développer

Une étude réalisée par le Forum Économique Mondial met en avant les compétences qui seront primordiales d’ici 2020. Voici les principales.

 

La résolution de problèmes complexes

Cette compétence met en oeuvre votre créativité, votre pensée critique, votre curiosité ainsi que votre souplesse cognitive. Elle permet de faire face à une pluralité de situations plus exigeantes les unes que les autres, vous saurez alors vous adapter pour y répondre au mieux, en vous ouvrant à la nouveauté.

 

La collaboration

La collaboration renvoie au fait d’être capable de s’adapter aux autres et de travailler en équipe en faisant des différences de chacun votre plus grande force.

 

L’intelligence émotionnelle

L’intelligence émotionnelle c’est être capable de comprendre ses propres émotions ainsi que de les exprimer. C’est également être sensible à celles des autres et de les percevoir sans difficultés.

 

Le leadership

Le leadership renvoie au fait d’être capable de fédérer un groupe afin d’atteindre les objectifs fixés, c’est également savoir influencer autrui et être habile en négociation. Cette compétence met en oeuvre votre jugement et la prise de décision.

 

La communication

La communication est la capacité à transmettre des informations claires. Cela favorise l’échange avec autrui et permet l’écoute active de l’autre. Elle inclut également une forme d’empathie envers les autres.

 

Références :

Cimatti, B. (2016). DEFINITION, DEVELOPMENT, ASSESSMENT OF SOFT SKILLS AND THEIR ROLE FOR THE QUALITY OF ORGANIZATIONS AND ENTERPRISES. International Journal for Quality Research, 10(1).Sitzmann, T., Kraiger, K., Stewart, D., & Wisher, R. (2006). The comparative effectiveness of web‐based and classroom instruction: A meta‐analysis. Personnel psychology, 59(3), 623-664.