Quelle est la durée de vie d’une information en mémoire ?
Comment fonctionne la mémoire ? À partir de quand une information est-elle oubliée ? Quelles sont les conditions qui favorisent l’apprentissage ?
La courbe de l’oubli : un indicateur
Ebbinghaus propose la courbe de l’oubli afin de rendre compte des délais de rétention d’une information. Par ses expérimentations, il a pu mettre en évidence divers moments auxquels l’information était plus ou moins retenue. En l’occurrence, il a montré qu’en l’absence de répétition de l’information, de 50 à 80% du savoir disparaissait dès le lendemain. Un mois plus tard, seules 2 à 3% des informations étaient encore accessibles en mémoire.
50 À 80% DE L’INFORMATION OUBLIÉS DÈS LE LENDEMAIN
Ebbinghaus
À la lumière de ces résultats, nous comprenons pourquoi les étudiants doivent préférer apprendre leurs cours sur le long terme, avec de fréquents rappels pour augmenter la disponibilité de l’information en mémoire. Apprendre un volume conséquent d’informations en une seule fois, avant un examen par exemple, s’avère alors inefficace.
Mais qu’en est-il de la formation pour adultes ?
Cela soulève une interrogation concernant l’utilité de la formation en présentiel, celle-ci permet-elle réellement d’atteindre ses objectifs ? Il est a minima nécessaire d’étaler les séances de formation sur plusieurs jours, voire quelques jours sur plusieurs semaines, afin d’ancrer en mémoire les informations délivrées. En effet, il est possible d’inverser cette courbe si des rappels fréquents sont faits.
Bien entendu, les ressources attentionnelles de chacun peuvent différer, c’est pourquoi adapter le temps de formation à chaque individu peut également être important, surtout pour un public adulte qui a l’habitude d’être pro-actif, les formations durant lesquelles la communication est exclusivement descendante peuvent être en inadéquation avec les ressources des individus présents, et donc entraver l’encodage en mémoire des informations. Les mises en situation peuvent être un moyen pédagogique efficace pour palier cela.
Différents types de mémoire
Tout d’abord, il existe la mémoire à court terme, également appelée mémoire de travail. C’est la capacité à retenir temporairement des informations et à pouvoir les traiter ensuite, dans le but de réaliser une tâche. Nous pouvons ensuite aborder le système de représentations perceptives, qui comprend les éléments perceptifs que nous avons l’habitude de rencontrer, ils nous sont donc très familiers. Cela nous permettrait de reconnaître très vite un stimulus familier. Ce système ne stockerait pas en revanche le sens de cet objet, qui serait récupéré dans la mémoire sémantique. La mémoire sémantique est la mémoire des connaissances générales, des concepts, des significations. Elle représente tout ce que nous savons. D’un autre côté, la mémoire épisodique sert à stocker la mémoire des événements passés (les épisodes de notre vie), ce sont toutes les informations qui nous concernent, elles participent donc à notre identité. Finalement, la mémoire procédurale est la mémoire des actions, elle stocke tous nos savoir-faire, qui correspondent à nos habiletés motrices.
Quels sont les processus qui entrent en jeu ?
La première étape est l’encodage, c’est l’acquisition de nouvelles informations, qui sont encodées par un système de mémoire, ce processus est fait de façon sériel, l’information entre d’abord dans un système pour ensuite pénétrer dans un autre système etc. La seconde étape est le stockage dans différents systèmes, ce processus se fait de façon parallèle, c’est-à-dire que l’information est stockée de façon différente dans plusieurs systèmes, selon sa nature et la fonction du système de mémoire. Enfin vient le moment de la récupération de l’information en mémoire, où les informations peuvent être accessibles par la conscience, ce processus se fait de façon indépendante, un système peut récupérer l’information, indépendamment d’un autre système.
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